jeudi 5 novembre 2009

Cours

A la maudite manie, coriaces qu'ont les jours,
inlassablement de se défaire, et passer,
et mourir ;
parfois je ne sais que répondre.

Trouver
quelque chose,
quelqu'artifice,
pour enrayer la vieille mécanique,
et réduire en cendres en hivers,
en fleur d'oubli peut-être
ce thème persistant du temps qui passe.

Ou bien reste-il, lui, grand immobile,
le Temps,
debout en toile de fond,
farceur immuable,
pendant qu'en file nous marchons,
les plus jeunes à la suite des anciens,
tête de plus en plus haute,
et puis de plus en plus basse,

pendant que nous marchons,
avalés par la propre course soumise de nos vies.

L'existence comme une courbe
la courbe de tes yeux
bleue, ronde
la courbe des tes hanches
-de tes mots murmures-
et celle encore sauvage de la première majuscule,
de ton nom, de ton joli nom.

la courbe de la Terre,
matrice bossue mais belle ô belle
mangée un peu de nos erreurs,
de nos divins appétits,
des plus grossiers, aussi.

Pauvres petits Dieux de paille,
qui jouent aux vilaines bêtes,
se font une Olympe de pacotille
de luxe de strasse de brindilles
jouent, scène et lisse,
quand ils ne sont que
des bêtes.

L'existence comme courbe,
je veux dire comme virage
ce que tu laisses ce que tu vires
chat.

Vire.

ce qui tangue dans ces déserts là quand l'écume
quand l'écume est mousse de ta barde vieille et grise,
quand l'estuaire n'a plus que le nom d'un mort
que les navires au sable roux coulent leur tombe
pour dernier sacrement.

et que tu marches dans cette poussière là
la fumée blanche du grand vide.

Courbe, l'existence,
quand la vie se ploie sous les sacs de chagrin,
de ciment-songe,
de plomb de pluie et de rien.
ça ira ça ira tu tiens
tiens la main du vent,
qui souffle sur la mémoire des morts...

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