mardi 10 novembre 2009

le cahier vert

Parler pour ne rien dire, accoupler les phonèmes comme on marie ses propres enfants, quand on se fait vieux et que le pain manque. Il n'y a pas de sens et il n'y en aura jamais si tu n'ouvres pas ta porte, folie.

Sur le seuil, muette et le souffle court, j'observe longtemps la silhouette qui se détache, parmi les ombres ployées sur des pupitres claires.

Sur un cahier, la fille penchée trace des courbes, avec l'application d'une écolière. Je la devine : parfum sucré, cheveux, vertiges d'une épaule dénudée que le pull évanoui sur la taille laisse deviner.

Silencieuse, sur la pointe de mes souliers vernis, j'avance vers elle. Je me penche, et à travers la forêt blonde et douce de ses cheveux lâchés, je lis ce qu'elle vient d'écrire:

Poème-amour, utopique lubie...


Je ne saurais répondre. Et ce sont ces mêmes détroits que le navire de ma pensée traverse. Sœur d'inconstance et des élans du cœur, je te salue d'un signe, et te laisse à tes émois.


Sans une idée, sibylline, j'espère.
Attente : miracle obscur?
Un rêve est une simple errance.

Dériver, encore...


Terreur, ou ivresse?

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