lundi 30 novembre 2009

Vide

Vacuité.
Naître phœnix et n'être que cendres. Quand tout retourne. Au monde, à la terre, à l'en-deçà. Comme s'il y avait une dette, à rendre. S'amoindrir.
Tout va disparaître.

Toucher vos joues, vos mains, tout ce qui est encore palpable, tangible, doux et chaud ; non éternel. Comment penser l'impensable, la mort du vivant? Oxymores inconsolables, et mes doigts qui s'attardent, pour ne pas oublier. Alors même que la mémoire strangulée par le temps sera effacée, piétinée sous les amas blancs du grand sablier.

Marcher. Essuyer la poussière en talons. Les néons du métropolitain, un air blafard que l'accordéon tsigane n'arrange pas. Et les jardins, les tumeurs, toutes ces fleurs sur le plâtre du métro, qui s'étendent et puis cloquent, brunes et épaisses, dans les couloirs infinis. Les cicatrices de l'âge, dans les tunnels que l'on arpente à l'aube ou pour apaiser nos ridicules insomnies, un verre ou deux, se noyer dans ses vers ou les chroniques régulières, marcher silencieusement, rythmant sous la courbe de faience ces pas de passant égal.

Il n'en restera rien. Ni vos marches régulières d'hommes pressés, ni les déambulations éperdus des étrangers de minuit, ni la tiédeur d'une paume, d'une poésie pressée, d'un œil clos, il n'y aura rien, après.

Tout s'écoule et se perd.

Vacuité.

Alors dans l'espace d'avant la mort, sur cette plage de répit, que va-t-on mettre, que peindra-ton?

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